Exquis par Marie Ottavi - Éric-Maria Couturier

Éric-Maria Couturier a un profil reconnaissable entre mille et un violoncelle toujours à portée d’archet. Membre de l’Ensemble intercontemporain depuis 2002 et professeur aux Conservatoires nationaux supérieurs de musique et de danse à Paris et à Lyon, le violoncelliste est parvenu à imposer son allure non conventionnelle dans un milieu très attaché à l’uniforme et longtemps aux 3C pour costume-cravate-chemise. De lui, on retient le talent musical, les cheveux longs et la barbe poivre et sel, des bagues argentées, la salopette, devenue son totem vestimentaire, le denim qu’il considère presque comme un ami, des tatouages, témoins de l’histoire des samouraïs et yakuzas.

Né en 1972 au Vietnam, Éric-Maria Couturier a grandi à Nantes, avant de se former à Paris. Il a joué sous la direction de chefs d’orchestre de renom, comme Pierre Boulez, Jonathan Nott et Esa-Pekka Salonen. Et s’est imposé en solo, comme au sein du trio Talweg, sa formation favorite violon, violoncelle et piano. 

Ensemble, nous évoquerons ses goûts vestimentaires précis et référencés, son apprentissage musical, et la façon dont il a élaboré sa garde-robe sur scène et en coulisses. 
Éric-Maria Couturier a été invité à rejoindre Exquis, cycle de rencontres animé par Marie Ottavi, qui s'intéresse au vêtement et à ce qu’il dit de nous et de nos manies, par le danseur et chorégraphe François Chaignaud, qui avait, lui, été convié par l’historien et performeur Olivier Saillard, invité par l'artiste Hélène Delprat, qui fut introduite dans le cercle par l’auteure et critique d’art Catherine Millet, venue, à l’invitation du réalisateur Albert Serra. 

« Exquis » est une série de rencontres autour de la mode et du vêtement, fondée sur la théorie des six degrés de séparation et du cadavre exquis. La règle du jeu est simple et ludique : un premier invité vient éclairer le thème de son regard. Il relie le vêtement au cinéma, à l’art contemporain, à la littérature, à la gastronomie ou à l’architecture. Et présente, à la fin de la conversation, la deuxième personne qui viendra à son tour enrichir le thème de sa vision. Cette deuxième personne nous emmène à la troisième, qui introduit la quatrième, etc.

S’écrit ainsi, au rythme des rencontres, une conversation à multiples entrées qui rebondit et surprend, se complète ou diverge, pour finalement éclairer le thème de six regards choisis. Différentes visions du monde se mélangent au cours de cette exploration à laquelle nous invite Marie Ottavi.